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Marthe: histoire d’une fille (1876)

blue  Avant-propos de la deuxième edition
blue  Chapitre I-II.
blue  Chapitre III-IV.
blue  Chapitre V-VI.
blue  Chapitre VII-VIII.
blue  Chapitre IX-X.
blue  Chapitre XI-XII.


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AVANT-PROPOS
DE LA DEUXIÈME ÉDITION

ACHEVÉ d’imprimer à Bruxelles pour Jean Gay, éditeur, le douzième jour de septembre 1876, par les soins de Félix Callewaert père, imprimeur, ce livre a été mis en vente, le 1er octobre suivant à Bruxelles.

Vers le milieu du mois d’août de la même année, je me trouvais, dans cette ville en train de surveiller l’impression de MARTHE, lorsque j’appris que M. de Goncourt se proposait de faire paraître un roman dont le sujet pouvait ressembler au mien : LA FILLE ÉLISA. J’ajouterai que les bruits annonçant l’apparition de ce livre pour le 1er novembre 1876 étaient faux, puisque LA FILLE ÉLISA n’a été mise en vente à Paris que le 20 mars 1877.

Quoi qu’il en fût, j’eus peur alors d’être devancé et, hâtant la toilette imprimée de MARTHE, je fis inscrire, à sa dernière page, l’acte de naissance mentionné plus haut.

Ce volume, le premier roman que j’ai écrit, a été épuisé en quelques jours. Le prix élevé qu’il a rapidement atteint n’en permet plus l’achat qu’aux amateurs de livres rares. M. Derveaux a pensé que les personnes qui avaient bien voulu s’intéresser aux SOEURS VATARD seraient peut-être satisfaites de pouvoir se procurer aisément ce roman naturaliste du même auteur. Tel est le motif qui a décidé l’édition française de MARTHE.

J’ai eu, je l’avoue, l’intention de la refaire de fond en comble ; il m’a semblé que je l’écrirais maintenant dans une langue moins tourmentée et plus facile, puis j’ai voulu qu’elle restât telle qu’elle était, qu’elle gardât ses défauts et ses audaces de jeunesse ; j’ai surtout voulu qu’on ne m’accusât point d’y avoir changé un mot depuis la venue postérieure du roman de M. de Goncourt.

Je crois inutile de discuter maintenant sur le sujet qu’il m’a plu de traiter. Les clameurs indignées que les derniers idéalistes ont poussées dès l’apparition de MARTHE et des SOEURS VATARD ne m’ont guère ému.

Je fais ce que je vois, ce que je sens et ce que j’ai vécu, en l’écrivant du mieux que je puis, et voilà tout.

Cette explication n’est pas une excuse, c’est simplement la constatation du but que je poursuis en art.